Un article de Slate.fr demande depuis hier qui peut prendre la défense du Vatican aux Etats-Unis ; il s’agit en fait de trouver un avocat pour une procédure devant la Cour Suprême dans les affaires de pédophilie. Et voilà que je trouve au hasard de gazouillis sur Twitter une invite de Marianne2 à lire la chronique d’un blogueur associé, L’Hérétique ( !) qui s’engage dans cette défense, sur le fond pas devant la Cour. Du coup, muet sur la question depuis le lancement de la polémique (après tout, n’avait-on pas mieux à faire à Pâques ?), je me lance, et vous propose quelques éléments pour accompagner ces réflexions desquelles une polémique constructive n'est pas absente. Morceaux choisis, et commentaires.
« l'Église catholique, en raison de sa vocation universaliste est une grande caisse de résonance. » écrit l’Hérétique. C’est tellement vrai ! Au point qu’il y a peu je me suis entendu rappeler par un ami musulman qui disait ‘notre pape’ (sic), parce qu’il s’agit pour lui du pape de l’Humanité, même s’il n’est que chef de l’Église catholique. C’est dire le poids des messages émis depuis le Vatican : il est parfois plus important pour la société civile que pour le chrétien ordinaire, dont la vie quotidienne est le plus souvent peu bouleversée par les propos du successeur de Pierre.
« Jusqu'au milieu des années 90, la pédophilie demeure un phénomène méconnu » Nous avons fait du chemin, malgré les amalgames. La pédophilie est une pathologie mentale, un ‘trouble de la préférence sexuelle’ : l’attirance, consciente ou inconsciente, homosexuelle ou hétérosexuelle, exclusive ou non, pour des enfants (OMS). Pour le juriste, elle est a priori caractérisée lorsque la victime mineure a un écart d’âge de plus de 5 ans avec l’auteur des faits. Elle n’est pas précisément l’incrimination, elle en est un facteur aggravant : l’infraction reste à rechercher dans le catalogue sordide des atteintes sexuelles du Code pénal.
« En réalité, sur les affaires de pédophilie, l'Église n'a fait ni pire ni mieux que bien d'autres institutions dans le monde, à commencer par l'Éducation Nationale française qui mutait d'office tous les cas qui lui étaient signalés. » Il fallait oser écrire ça dans Marianne ! C’est certain. Les chiffres sont pathétiques. Les agressions sexuelles sur mineurs sont avant tout un phénomène familial ou de voisinage. Résiduel (2% des cas), mais réel, on trouve ensuite le chiffre des agressions 'institutionnelles' (école, structures de loisirs, ...). Pourquoi ? Très (trop) simple : si l’on s’en tient à la vision médicale, attirés par les enfants, les pédophiles sont plus présents dans les métiers de l’enfance… Quelle triste évidence. Toutes les structures d’accueil y sont confrontées. Au point que des dispositifs juridiques ont été mis au point pour protéger la révélation du secret professionnel (art. 226-13 et 434-1 du code pénal). Alors, pourquoi l’Église est-elle ainsi stigmatisée ? Peut-être au nom du décalage entre le tout-exigence de ses acteurs (médiatisé à tel point qu’il en supplante le message de profonde humanité de l’Évangile, où est la vraie exigence ? autre débat …), et ces agissements que la morale la plus élémentaire réprouve. Elle n’aurait, en quelque sorte, pas le droit de (se) tromper.
« l'Église catholique, en raison de sa vocation universaliste est une grande caisse de résonance. » écrit l’Hérétique. C’est tellement vrai ! Au point qu’il y a peu je me suis entendu rappeler par un ami musulman qui disait ‘notre pape’ (sic), parce qu’il s’agit pour lui du pape de l’Humanité, même s’il n’est que chef de l’Église catholique. C’est dire le poids des messages émis depuis le Vatican : il est parfois plus important pour la société civile que pour le chrétien ordinaire, dont la vie quotidienne est le plus souvent peu bouleversée par les propos du successeur de Pierre.
« Jusqu'au milieu des années 90, la pédophilie demeure un phénomène méconnu » Nous avons fait du chemin, malgré les amalgames. La pédophilie est une pathologie mentale, un ‘trouble de la préférence sexuelle’ : l’attirance, consciente ou inconsciente, homosexuelle ou hétérosexuelle, exclusive ou non, pour des enfants (OMS). Pour le juriste, elle est a priori caractérisée lorsque la victime mineure a un écart d’âge de plus de 5 ans avec l’auteur des faits. Elle n’est pas précisément l’incrimination, elle en est un facteur aggravant : l’infraction reste à rechercher dans le catalogue sordide des atteintes sexuelles du Code pénal.
« En réalité, sur les affaires de pédophilie, l'Église n'a fait ni pire ni mieux que bien d'autres institutions dans le monde, à commencer par l'Éducation Nationale française qui mutait d'office tous les cas qui lui étaient signalés. » Il fallait oser écrire ça dans Marianne ! C’est certain. Les chiffres sont pathétiques. Les agressions sexuelles sur mineurs sont avant tout un phénomène familial ou de voisinage. Résiduel (2% des cas), mais réel, on trouve ensuite le chiffre des agressions 'institutionnelles' (école, structures de loisirs, ...). Pourquoi ? Très (trop) simple : si l’on s’en tient à la vision médicale, attirés par les enfants, les pédophiles sont plus présents dans les métiers de l’enfance… Quelle triste évidence. Toutes les structures d’accueil y sont confrontées. Au point que des dispositifs juridiques ont été mis au point pour protéger la révélation du secret professionnel (art. 226-13 et 434-1 du code pénal). Alors, pourquoi l’Église est-elle ainsi stigmatisée ? Peut-être au nom du décalage entre le tout-exigence de ses acteurs (médiatisé à tel point qu’il en supplante le message de profonde humanité de l’Évangile, où est la vraie exigence ? autre débat …), et ces agissements que la morale la plus élémentaire réprouve. Elle n’aurait, en quelque sorte, pas le droit de (se) tromper.
Aux médias alors de veiller à « ne pas faire endosser à l'institution toute entière et à tous ses membres des comportements qui ont été individuels et qui n'ont, bien sûr, jamais fait partie de sa doctrine sous quelque forme que ce soit. ». D’autant qu’on peut discuter de cet acharnement particulièrement à-propos (!!) durant les fêtes pascales. Je me demande quelles réactions susciteraient un débat sur l’âge de la nubilité dans le golfe persique au moment de l’Aïd ? Attention, « en France, une partie de la gauche s'en prend aux Catholiques, tandis que de l'autre côté, c'est l'Islam que l'on attaque à intervalles réguliers. » Vous aurez noté en plus, cette même semaine, une déclaration de l'UOIF dénonçant le climat islamophobe régnant en France. Arte programmait dimanche un reportage consacré au sulfureux Pie XII. Paradoxal … Quand j'étais petit, pour Pâques on passait 'Jésus de Nazareth'. Enfin, on passe bien 'le Père Noël est une ordure' pendant les fêtes de fin d'année ...
A n’en pas douter, sans équivoque, sans attendre, sans hésiter … l’Église catholique doit, en toute responsabilité, faire le travail nécessaire en interne et au-delà (les évêques de France ont de l’avance, j’ai eu l’occasion régulièrement d’utiliser leur travail auprès d’associations de jeunesse, tant chrétiennes que laïques). Mais mettre en garde les siens sur des attitudes équivoques ne suffit pas. Après tout, pourquoi ne pas porter au-delà de ses fidèles une parole sûre, forte et déterminée pour rappeler que nous vivons dans un monde où l’enfant est considéré comme une personne, et où la prise en charge de tout ce qui peut lui faire courir un danger est une priorité sincère ? Voilà l'enjeu, le vrai.
Citations tirées de : Pédophilie, la bouc-émissarisation des cathos, Marianne 2
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Cordialement, Marc Guidoni