Pour terminer notre série d’articles consacrés à l’étude du rapport parlementaire sur le système scolaire finlandais voici, mis en lumière par les sénateurs, les éléments clés qui pourraient être transposés en France.
Les facteurs de réussite du système finlandais
- la formation des enseignants, qui comprend un apprentissage et une évaluation des capacités en matière de communication, de transmission des savoirs et de psychologie, fondamentales pour réussir dans cette profession ;
- le respect des enseignants par les parents, les chefs d'établissement, les élèves, et plus généralement par l'ensemble de la société, sachant que leurs salaires sont comparables à ceux des enseignants français ;
- les fonctions de chef d'établissement constituent en Finlande un métier à part entière, confiées essentiellement à des gestionnaires, qui peuvent largement choisir leur équipe pédagogique, alors que l'un des problèmes français réside dans le manque de confiance entre les différents acteurs de l'éducation et l'absence de véritables équipes enseignantes, à la différence d'autres pays où la notion de travail en équipe éducative est essentielle.
- la forte autonomie des élèves, et notamment le caractère modulaire de l'enseignement au lycée, qui entraîne la possibilité d'un choix des élèves (au risque d'une spécialisation précoce) ;
- une charge de travail moins lourde qu'en France.
Les éléments transposables
Auparavant, rappelons que les observateurs du système scolaire française concluent que « la lourdeur des programmes ainsi que la faiblesse du travail en petits groupes et du soutien individualisé au sein de l'école, contribuent à expliquer le taux de redoublement et l'augmentation de la proportion d'élèves en difficulté. ».
Il y aurait principalement 4 facteurs à retenir :
- le développement de l'autonomie des établissements ;
- le renforcement de la formation des enseignants tout au long de leur carrière ;
- la nécessité de créer un système d'orientation efficace accessible à tous ;
- la réalisation périodique d'évaluations indépendantes des résultats au niveau des établissements et des académies.
Enfin, et finalement de manière assez paradoxale au moment où se met en place la mastérisation, la lecture du rapport parlementaire montre la prise de conscience du fait que la France reste très attachée à la formation disciplinaire de ses enseignants. Ce primat de la discipline se ferait nécessairement au détriment des principales qualités requises d'un professeur : le talent pédagogique, la motivation et la capacité à transmettre ses connaissances.
Retrouvez ici l’intégralité du rapport Finlande : le bon élève des systèmes éducatifs occidentaux peut-il être un modèle ? (Rapport d'information n° 399 2009-2010 fait au nom de la commission de la culture, déposé le 7 avril 2010).
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Cordialement, Marc Guidoni