Dimanche, les élections européennes vont en France, sauf accident, porter au premier plan le vote des extrêmes. Sans repères, le peuple va plébisciter des forces politiques qui vont, "au cœur du système", détruire ce que l'Europe peut représenter, brandie par les politiciens comme responsable et symbole de tous les maux qu'ils ne savent éteindre. Paradoxe ultime, la campagne européenne est le lieu de la surenchère, à qui détestera le plus l'Union européenne.
Alors que faire ? Quand on postule d'une sensibilité de gauche, plusieurs alternatives sceptiques mais acceptables sont possibles, puisque le PS est contesté. Pourquoi, lorsqu'on est de droite, face l'UMP déchirée, faudrait-il accepter que seul le Front national puisse défendre la France au niveau européen ? Comment accepter que la France, moteur de la construction européenne au nom de la Paix et d'une certaine idée de la personne humaine, sur un continent ébranlé par le nazisme et la guerre, soit représentées par ces cuistres aux petits pieds ?
La décision d'élire le Parlement Européen au suffrage universel marquait chez les fondateurs la volonté d'associer les peuples à ce qui, dès 1974, ne pouvait plus être qu'un marché commun. A chaque élargissement, à chaque compétence nouvelle, le rôle de la représentation parlementaire était renforcé.
Mais hélas, rendre l'Europe plus démocratique a finalement signifié la confier aux partis politiques, avec leurs logiques claniques et leurs dérives connues. Chaque scrutin, qu'il soit local ou national, a achevé de montrer le désaveu et la lassitude des électeurs, et la médiocrité des élus (pas tous..., mais ceux qui ont l'honneur des médias).
Qu'il soit vote protestataire, contestataire, révolutionnaire... le FN n'est pas une option acceptable. C'est le marqueur d'une colère irréfléchie, d'une outrance aveugle qui tourne au syncrétisme de toutes les oppositions à la République et aux valeurs humanistes, fussent-elles laïcisées, que porte son projet. Etre "contre tout" , dans un discours facile qui exclut toute humanité et toute aménité, ne porte aucune espérance.
Comme au concours de l'Eurovision, l'image et les représentants de la France apparaissent de plus en plus décalés. Perdus dans des discours sans racines, sans idéaux, les candidats français commentent plus qu'ils ne proposent, gesticulent plus qu'ils n'exhortent. Ce n'est pas une raison suffisante pour envoyer à Strasbourg des crétins à moustache !
Bien sûr qu'il faut transformer l'Union européenne. Mais... L'échec de l'Europe, ce ne sont pas les compétences, les frontières, les institutions. L'échec de l'Europe c'est ce qu'en on fait ceux qui aujourd'hui encore réclament nos suffrages en prétendant aujourd'hui avoir compris, et s'engager à changer l'Europe. Vous les reconnaissez ? Alors, relisons les maigres professions de foi qui hantent nos boites aux lettres, et choisissons déjà les candidats qui aiment l'Europe et ce qu'elle représente, qui s'engagent à l'améliorer. Vous serez surpris. Parmi ceux-là, qui ne sont pas nombreux, nous trouverons bien pour qui voter...
Ne nous empêchez pas de rêver, on pourrait vous empêcher de dormir...
Ne nous empêchez pas de rêver, on pourrait vous empêcher de dormir...
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Cordialement, Marc Guidoni