Maurice Duverger est mort. Incontestablement les juristes de droit public, et toute la communauté perdent un précurseur, un professeur de talent, un de ceux dont le fréquentation pouvait faire aimer et comprendre les mécanismes de la décision politique et l'apport du droit à la démocratie.
Mais à coup sûr aussi, les juristes perdent l'un des symboles les plus forts de leurs possibles turpitudes.
Avec Vedel et Burdeau, c'est en quelque sorte une génération maudite qui s'éteint. Celle de ce positivisme froid qui fit de ces auteurs les commentateurs de l'absurde, que dis-je, de l'abomination. Pour la plus grande gloire du droit.
Le Monde rappellait hier, un peu honteux, que l'une de ses plus belles plumes du se justifier d'avoir, pour la science, analysé comme si de rien n'était les lois antisémites de Vichy. Descriptif et neutre, il n'avait selon lui pas à se prononcer sur le fond. Cet "écrit de jeunesse" ne lui interdit pas de poursuivre sa carrière.
Qu'est ce que j'aurais fait moi ? m'interpelle sur Facebook un contact. Je n'en sais rien. Mais j'ai quelques certitudes... A ceux qui trouvent cela normal pour quelque raison scientifique ou historique que ce soit, je rappelle qu'à Londres, René Capitant accompagnait un Général, et qu'il était donc possible pour un juriste, de refuser de commenter un texte scandaleux voire, de résister.
Le droit n'a de sens que lorsqu'il s'accompagne d'humanité.
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Cordialement, Marc Guidoni